Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cineflower
30 septembre 2011

La Piel Que Habito (Pedro Almodovar, 2011)

lapielquehabito

         Le moyen d’être cru est de rendre la vérité incroyable, disait un petit caporal. Il suffirait de grossir le trait, en somme. Mouais. Mener en bateau à ce point, en toute crédulité, les spectateurs relève bien d'autres choses. Il en faut une bonne dose, de conviction, de talent - dans la mise en scène comme dans le jeu d'acteurs - pour nous faire croire en des péripéties aussi abracadabrandesques (ouf). (1) C'est, en gros, un cousin éloigné de Vertigo et des Yeux Sans Visages, en tenue de carnaval. Ne masquant - donc - pas ses atours baroques, le film ne souffre miraculeusement pas de son hétérogénéité générale: frénétique ici, enfiévré là, froid et clinique dans ses scènes de scalpel, il affiche surtout une science épatante de la grammaire cinématographique. Pedro Almodovar n'invente pas grand chose ici, mais faisant preuve du formalisme le plus éclatant, dévoile un talent incomparable de raconteur d'histoires. (2) Après Darren Aronofsky, il est le second maître de l’année à nous montrer que la foi dans son matériau emporte bien des incrédules.

(1) Péripéties dont nous tairons évidemment la teneur ici.

(2) Les limites d'Antonio Banderas étant le seul léger frein à une adhésion encore plus vivante.

 

                  Ben Evans (D.W.: pas vu / B.E.: indispensable)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Cineflower
Publicité
Publicité