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Cineflower
31 juillet 2011

Pater (Alain Cavalier, 2011)

pater

         Les plus grands noms du 7ème Art s'accord(ai)ent sur l'importance du faux pour créer le vrai. Art ludique par excellence, le cinéma plonge avec Pater dans la fontaine de jouvence et découvre, sous une simplicité de surfaces, des abymes de complexité.

 

         Dans leurs propres rôles (1), Alain Cavalier et Vincent Lindon (2), jouent au président et au premier ministre, devant la caméra du premier. Entre le pragmatisme de l'un et l'idéalisme de l'autre, la confrontation est inéluctable. Comme avec le formidable Copie Conforme d'Abbas Kiarostami, je et jeu ne vont pas tarder à se confondre; il n’y a dès lors plus ni documentaire ni fiction, mais une friction – quasi-herzogienne par certains aspects – des deux. L'expérience sujet du film se fait métaphore de la création cinématographique, mais pas que. L'ivresse du jeu et du pouvoir embarque sans mal le spectateur; Pater se dévoile alors, davantage que galvanisant, frondeur (mais sans avoir l'air d'y toucher), émaillé de petites saillies sous forme d'allusions, ou au détour d'une conversation. La politique étant aussi la célébration du tout-représentation, Vincent Lindon nous ouvrant son dressing, c'est déjà un acte politique. Quelque peu désabusé mais pas désespéré, Alain Cavalier dessine également une certaine vision de l'engagement citoyen aujourd'hui. Et s'il ne propose pas de solution, il semble appeler à un certain élan fraternel lorsque les classes se dissolvent autour d'un verre. Que le latin du titre n'induise personne en erreur: avec Pater, Alain Cavalier s'impose comme le réalisateur le plus jeune de l'année.

 

(1) apparemment, puisqu'il est impossible de distinguer le vrai du faux

(2) décidément l'un des acteurs les plus sympathiques du cinéma français

 

 

                  Ben Evans (D.W.: pas vu / B.E.: indispensable)

 

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