Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cineflower
1 mai 2009

Gran Torino (Clint Eastwood, 2009)

gran_torino            On dit parfois que l'on reconnaît les œuvres majeures à leur capacité à refléter, à travers le prisme d'une histoire particulière, sa vision globalisante. Gran Torino serait alors une date, de la même manière qu’Eastwood est un monument. Car on ne pense pas à parler de mise en scène quand on pense à Gran Torino. On a du mal à déterminer si c’est objectivement un chef-d’œuvre. On est seulement sûr d’une chose: le film aurait été beaucoup moins marquant avec un autre acteur principal, fût-il le meilleur du monde. C’est dire que l’impact du film repose entièrement sur le mythe Eastwood. Walt Kowalski est la synthèse de tous les personnages qui ont jalonné la carrière de l’acteur, et le film évoque quant à lui non seulement toutes les films du réalisateur et toutes les thématiques qu’il a abordées, mais également tous un pan classique du cinéma américain qui risque de se refermer avec lui. Plus que jamais Clint Eastwood est l’Amérique, son humanité, ses fêlures et ses démons, assumant ses contradictions et ses actions avec un aplomb bouleversant. Le voir s’offrir ainsi sans retenue, à ses détracteurs comme à ses fans, sans chercher à expliquer ou à justifier, a quelque chose d’admirablement émouvant et agit également comme un retour de bâton. A la fois incarnation et miroir, Eastwood est un homme-univers. Son Gran Torino, magnifique œuvre crépusculaire, est surtout habitée par une mélancolie que la déshérence porte à une intensité rare. Toujours avec sincérité, sans fioritures. L’homme a toujours été un homme d’action. Il agit, mais ne blablate pas. C’est aussi ce qui fait sa grandeur. Gran Torino possède l’émotion d’un adieu et l’élégance d’une révérence.

                                                          Ben Evans (D.W.: indispensable / B.E.: indispensable)

Publicité
Publicité
Commentaires
Cineflower
Publicité
Publicité