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Cineflower
10 octobre 2008

The Taste of Tea (Cha no aji, Katsuhito Ishii, 2003)

the_taste_of_tea            Prenez une pincée de Mes Voisins les Yamada d'Isao Takahata, une autre de Mon Voisin Totoro d'Hayao Miyazaki, mélangez-les en un film avec des acteurs en chair et en os, et vous aurez une idée de ce qui vous attend avec The Taste of Tea Katsuhito Ishii, artiste pour le moins imprévisible (c'est à lui que l'on doit notamment le fragment animé, d'une violence incroyable, de Kill Bill). Non pas que le réalisateur ait copié les œuvres mentionnées ci-dessus, pas du tout; mais non seulement son talent de dessinateur se ressent à la vision de cette pépite, mais aussi la sensibilité du metteur en scène semble rejoindre ici celle des deux hommes forts des studios Ghibli; le film s'apparente plus à des scénettes de la vie d'une famille déjantée et typée "culture-manga", exactement comme dans Mes Voisins Yamada. La légèreté de l'ensemble, le rapport avec la nature, l'imaginaire, la sensibilité, la pudeur et l'innocence de la relation amoureuse évoquent quant à eux irrésistiblement l'univers "Miyasakien", en particulier Mon Voisin Totoro pour la candeur de l'ensemble; Sachiko peut ainsi être vue comme une cousine éloignée de Mei, l'héroïne de 4 ans du chef-d'œuvre en question des studios Ghibli. Le metteur en scène accouche ici, à l'instar des fabuleux studios qui en ont désormais l'habitude, d'un chef-d'œuvre drôle (gestuelle du grand-père, chanson), émouvant (le bonheur d'Hajime, la découverte des dessins du grand-père par les autres membres de la famille), poétique, aérien, et apaisant. Le tour de force est majeur, tant l'idée d'un long-métrage passionnant de bout en bout, durant presque 2h30 et ne possédant aucun véritable fil conducteur narratif, semble être une gageure. Mais c'est pourtant bien le cas. Une ode à l'imaginaire, une invitation à garder son âme d'enfant et à profiter des petits plaisirs de la vie. Un hymne à la vie, enivrant et pétillant comme du champagne. Un très grand millésime. The Taste of Tea est une sorte Ghibli-lik(v)e, ce qui, considérant la qualité éternellement éblouissante de la production de ces derniers, est pourtant aussi flatteur que réducteur. L’exploit n’est pas mince.

                                                  Ben Evans (D.W. : must see / B.E. : indispensable)

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