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Cineflower
10 octobre 2008

Le Voyage de Chihiro (Sen to Chihiro no Kamikakushi , Hayao Miyazaki & les studios Ghibli, 2002)

le_voyage_de_chihiro            Il suffirait de dire que c'est un Miyazaki sous Ghibli et on aurait déjà bien assez dit. Le nom du maître est devenu, et c'est mérité, un label de qualité n'ayant que peu d'équivalent à l'heure actuelle (seul Pixar, peut-être, et encore). De foisonnantes thématiques en imaginaire merveilleux, de rigueur (et c'est un euphémisme) au travail en respect du public, on pourrait longtemps discourir sur ce père d'une nouvelle mythologie au cinéma, où chaque nouvelle pièce semble briller d'un éclat tout aussi nouveau que récurrent. Au sein de ce parcours sans la moindre faute de goût, deux étapes essentielles: la création des studios, suite au succès de l'œuvre la plus fondamentale qui soit, Nausicäa de la Vallée du Vent . Puis Le Voyage de Chihiro. Certes, Princesse Mononoke avait entrouvert les portes avec sa nomination à l'oscar du meilleur film d'animation. Mais c'est bien le voyage enchanteur de la petite Chihiro qui a emporté tout le monde dans ses valises, du public, aux professionnels (1) en passant par les critiques (2).

            Pourquoi Chihiro a-t-elle réussi là où Mei, San et Porco ont rencontré des difficultés? Car bénéficiant des coups de boutoir de ses prédécesseurs? D'une période plus clémente? D'une année cinématographique plus pauvre? Peu importe au final, tous sont désormais accessibles et c'est formidable. Toujours est-il que, cela a dû chatouiller le narcissisme des critiques, Le Voyage de Chihiro est le seul Miyazaki à pointer le bout d'un nez revêche. A l'instar d'une héroïne antipathique de prime abord (grande première pour les studios), le film semble devoir se mériter pour en apprécier les richesses, marque évidente d'un cinéma adulte de qualité (on pouffe, puis on ferme la parenthèse).

            Ou peut-être, simplement, n'était-il plus possible de résister à l'inexorable vague sans passer pour un irrécupérable crétin. Ou qu'il fallait se faire à l'évidence, on n'oserait plus regarder la version pourtant encensée d'Alice au Pays des Merveilles de tonton Walt après en avoir découverte une relecture lointaine aussi majestueuse. Sérieux prétendant au titre de dessin animé 2D le plus beau de la création, candidat tout aussi crédible pour la palme de la plus belle chanson de générique, sublime poème philosophique sur l'être et le souvenir, Le Voyage de Chihiro est une réussite totale qui respire autant l'évidence qu'elle dépasse l'entendement. On se tait, on réserve, et on embarque.

(1) Le film a glané de nombreux prix ici et là, dont certains traditionnellement réservés à des films-live.

(2) Le film fut considéré un peu partout comme la plus belle œuvre de cinéma de l'année.

                                                      Ben Evans (D.W. : why not / B.E. : indispensable)

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