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Cineflower
21 mars 2010

Les Chèvres du Pentagone (The Men Who Stare at Goats, Grant Heslov, 2010)

ch_vres_du_pentagone            Parmi les pommes de discorde à deux balles entre personnes de bonne compagnie que sont les cinéphiles: peut-on juger une œuvre en fonction de son ambition initiale (supposée)? Ou doit-on s'en tenir à ses seules qualités intrinsèques?

            Si Les Chèvres du Pentagone peut se classer parmi les satires antimilitaristes, comme remède contre l'ardeur belliqueuse, le film aura pourtant tout d’un cautère sur une jambe de bois. La caution "Inspiré d'une histoire vraie" n'y change rien, et ne semble même plus avoir de sens, dès lors que le ton utilisé est outrancier à ce point. Ni violent dans son contenu, ni réaliste dans son contenant, l'œuvre paraît n'avoir que faire d'une prise de conscience des spectateurs. Ce qui peut surprendre ou décevoir pour un film sur la guerre avec George Clooney, acteur ayant apporté sa pierre à de nombreux films engagés, sur le sujet ou autre. Alors que là, non, on retrouve le Clooney, formidable d'ailleurs, des Coen. La mise en scène, dans un mimétisme qui confine à la paresse, rappelle d'ailleurs celle des comédies des deux frangins, du moins les plus inoffensives (les moins métaphysiques, lesquelles sont généralement celles avec, on vous le donne Emile... Clooney). Pour tout dire, Les Chèvres du Pentagone a tout du foutoir bordélique de Burn After Reading, en plus drôle. Le filon, génial - des soldats américains convaincus de maîtriser, ou d'être capables d'apprendre, des pouvoirs paranormaux -, s'épuise de temps en temps, faute de n'être pas assez ou d’être trop étiré, et surtout d'être quasiment le seul ressort comique du film, mais ce dernier est sans cesse relancé par son prestigieux casting. Tous plus cabotins les uns que les autres, ils respirent un enthousiasme communicatif d'être là, ensemble, au milieu d'une grosse bonne poilade. De perruques fleuries en gestuelles outrancières, la satire se révèle davantage farce ubuesque, au rythme de McGregor réapprenant à être un Jedi. Ca ne change pas le monde, mais ça déride les zygomatiques. C'est déjà pas mal.

                                         Ben Evans (D.W. : why not? / B.E. : must see)

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