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Cineflower
5 octobre 2008

Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Michel Gondry, 2004)

404px_Eternal_sunshine_of_the_spotless_mind_ver3            Ca y est. Je viens de (re)découvrir, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de le revivre devrais-je même dire, et je ressens un sentiment de plénitude, j'ai vu LE film d'amour ultime, je suis en larmes. Car Eternal Sunshine of the Spotless Mind est un film touché par la grâce. Mais si, mais si. Ne serait-ce que pour la présence lumineuse de Kate Winslet qui, il faut bien l'avouer, est la plus belle femme du monde. Kate, ou Clementine, je ne sais plus, oh my darling, oh my darling, je t'aime, voilà, c'est dit. Mais il n'y a pas qu'elle, tous les acteurs sont au moins parfaits, j'ai tous envie de les embrasser: Kate, donc (et surtout), Jim, Kirsten, Tom, Mark, Elijah. J'ai tous envie de vous prendre dans mes bras. Je sais, je ne devrais pas vous appeler par vos seuls prénoms, mais que voulez-vous, le film me paraît si intime, personnel, rien qu'à moi, que j'ai l'impression de vous connaître depuis toujours. Et de vous aimer. Oui, surtout toi, Kate.
             Ah, Kate Winslet, sublime callipyge, peut-être la meilleure actrice de notre génération, tu n'as rien de l'idéal inaccessible de Gene Tierney. On t'imagine ou on te rêve aussi bien en bonne copine qu'en amante. Car ce qu'on aime chez toi, ce n'est pas ta perfection, mais ton énergie, ta spontanéité, ta démesure. C'est l'aventure, le plaisir plutôt que la raison, l'excès plutôt que la mesure, la vie plutôt que l'ennui. Et aussi tes rondeurs à faire se damner un saint.
            Tout, de la réalisation stupéfiante de Michel Gondry (surtout pour qui ignorait les clips du bonhomme) au scénario d'une pertinence épatante de Charlie Kaufman, en passant par la superbe B.O. de Jon Brion (associée à la magnifique reprise de Beck, "Everybody's Gotta Learn Sometimes") - je suis particulièrement fan de l'air principal -, tout est au service d'une sensibilité à fleur de peau et d'une justesse rarement atteintes. Car l'amour n'est ici ni niais, ni soumis à quelque vision réductrice. Il a ses hauts et ses bas. Il est tout à la fois enivrant et étouffant, radieux et mélancolique, romantique et désenchanté, platonique et charnel, contagieux et renfermé, passionnel et difficile à gérer dans la durée, il est désir instantané et cristallisation des souvenirs, il est pulsion de vie et pulsion de mort; mais pulsion de vie, surtout. Et c'est bien ce qui le rend si beau et précieux, même dans ses moments les plus destructeurs. L'expérience de l'amour ne saurait être remplacée par aucune autre. La conclusion, aussi difficile que naturelle, cruelle que renversante, retourne à la fois le cœur et l'esprit. L'émotion à son acme.
            Parce que le bonheur est (bien souvent) éphémère, parce que pour être heureux aujourd'hui il faut accepter l'éventualité de l'être moins demain, parce que vivre demande du courage, et parce qu'aucun film ne nous a jamais donné autant envie d'être amoureux ni fait aimer autant aimer la vie, Eternal Sunshine of the Spotless Mind (évidemment le plus beau film du monde) est à l'image de sa conclusion: une merveille, un chef-d'œuvre incandescent et fiévreux à la portée universelle mais qui paradoxalement nous touche chacun au plus profond de nous. Quelque chose comme une évidence bouleversante. 

"How happy is the blameless Vestal's lot!
The world forgetting, by the world forgot.

Eternal sunshine of the spotless mind!

Each pray'r accepted, and each wish resign'd..."

(Alexander Pope, Eloisa to Abelard)

                                             

                                                     Ben Evans (D.W.: must see / B.E.: vital)



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