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Cineflower
13 novembre 2008

Hellboy II, les légions d'or maudites (Hellboy II : The Golden Army, Guillermo del Toro, 2008)

hellboy_2                               Tony Stark a du souci à se faire. Le super-héros le plus cool de l'année (et du cinéma) voit débouler avec fracas son adversaire le plus occulte, le Mc Lane des enfers, Hellboy. Robert Downey Jr a trouvé avec le formidable Ron Perlman un adversaire à sa (dé)mesure. Après la vague de noirceur qui a englouti avec plus ou moins de succès les récentes adaptations de comics (et dont The Dark Knight s'impose indiscutablement comme le parangon), il est revigorant de constater les parti-pris de ces deux franchises. Franchement, c'est le pied! Mais si Iron Man ne jurait que par le fun absolu qu'il revendiquait à juste titre, quitte à faire des sacrifices en route (1), ce nouvel opus de notre débonnaire démon se démarque par un univers plus personnel et une ambition plus conséquente. C'est beau. Ce qui n'était pas gagné d'avance si on repense au Hellboy premier du nom, qui souffrait encore moins de déséquilibres scénaristiques que d'un manque criant de personnalité et d'ambition dans la mise en scène, d'une platitude absolue. Mais le succès du volet initial a libéré le metteur en scène. Passé quelques sueurs froides qui laissent augurer du pire (2), la caméra du mexicain reprend vie, et la franchise avec elle, entre scènes d'action aussi jouissives que lisibles (3) et scènes intimistes qui offrent aux films ses plus beaux (émouvants et/ou drôles) moments. Derrière chaque scène, chaque plan, chaque recoin, c'est l'homme del Toro qui apparaît, sans fard, bouleversant. Dans son amour inconditionnel pour "ses" monstres, "ses" freaks. Dans son affirmation du refus des apparences, dans sa traque de l'humanité en tout être vivant (4). Dans son habile remise en question, avec un brin de fatalisme, de la prédominance de l'existence sur l'essence, martelée avec trop d'insistance dans les précédentes aventures d'Hellboy. Dans ses innombrables influences, occidentales, orientales, littéraires, cinématographiques et vidéo-ludiques (5), influences qui ici enrichissent l'œuvre sans lui faire de l'ombre (contrairement au Labyrinthe de Pan). A l'instar d'un Peter Jackson, une telle générosité et une telle sincérité ont tôt fait de balayer les (grosses) lacunes ça et là. Film de commande, Hellboy II, les légions d'or maudites s'impose pourtant comme le film le plus personnel, et le plus réussi, de son metteur en scène. Soumis au choix du monde des hommes ou celui des monstres, Hellboy a tranché de la plus belle des manières. Guillermo del Toro aussi.

(1) Au niveau de la mise en scène et de la cohérence par exemple.

(2) Je ne parle pas de l'introduction, mais des premières minutes "post-générique" où l'on se met à redouter un nouveau Men In Black, l'horreur.

(3) Au cours desquelles Guillermo del Toro se rappelle au bon souvenir des fans de Blade 2, de ses combats rythmés par des longs plans et un montage percutant.

(4) Il n'est dès lors pas étonnant de constater que les scènes les plus marquantes soient celles où les monstres dévoilent une humanité bouleversante (scène de beuverie et opposition dans le vestiaire).

(5) Guillermo del Toro est le réalisateur le plus référentiel qui soit, avec Quentin Tarantino.

                                                                               

                                                                 Ben Evans (D.W.: why not? : B.E.: must see)

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